Article d'un journal sur la pollution
La pollution
de l’air extérieur est clasée
cancérigène avéré
Humains des villes et des champs, sous toutes les
latitudes, vous respirez un air extérieur qui peut vous rendre malades. C’est
le message du Centre international de recherche sur le cancer, qui vient de
classer comme cancérigène avéré la pollution de l’air extérieur. Rien de
nouveau au plan scientifique, mais les implications politiques d’un tel
classement sont réelles.
Le Centre international de recherche sur le cancer
(Circ) a classé, ce 17 octobre, la pollution de l’air extérieur, sur l’ensemble
de la planète, comme cancérigène avéré (classe 1). Après une revue de
littérature des dernières publications disponibles –environ 1.000 articles,
portant sur l’état de santé de millions d’humains sur trois continents-, les
experts ont conclu qu’il y a «suffisamment de preuves que l’exposition à la
pollution de l’air extérieur provoque le cancer des poumons et favorise le
cancer de la vessie». Les particules fines –l’un des principaux composants
de l’air extérieur- ont été évaluées séparément et sont aussi classées
cancérigènes pour les humains, tout comme le diesel en juin 2012. «Bien que
la composition de la pollution de l’air et les niveaux d’exposition puissent
varier puissamment d’un endroit à l’autre, les conclusions du groupe de travail
concernent toutes les régions du globe», indique le Circ dans un communiqué.
L’agence dépendant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publiera ses
conclusions en détail, le 24 octobre, dans la revue médicale britannique The Lancet Oncology.
«Classer la pollution de l’air extérieur comme
cancérigène pour les humains est une étape importante», a
commenté Christopher Wild, médecin et directeur du Circ. «Il existe des
solutions concrètes pour réduire la pollution de l’air, et au vu de l’ampleur
de l’exposition mondiale, ce rapport devrait envoyer un signal fort à la
communauté internationale pour qu’elle agisse sans délai.»
Mélange cancérigène
Les conséquences délétères de la pollution de l’air
sur les pathologies respiratoires et cardiaques sont également bien connues.
Mais c’est l’intensité et la fréquence des épisodes de pollution qui ont évolué
ces dernières années, notamment dans les pays industrialisés et densément
peuplés. Les données les plus récentes, selon le Circ, font état du décès de
223.000 personnes, à travers le monde, du seul cancer des poumons, à cause de
la pollution de l’air. «L’air que nous respirons est désormais pollué par un
mélange de substances qui causent le cancer», explique Kurt Straif, médecin
qui dirige le département du Circ chargé d’identifier les facteurs
environnementaux susceptibles d’accroître le risque de cancer chez l’homme. «Nous
savons maintenant que la pollution de l’air extérieur n’est pas seulement un
risque majeur pour la santé en général, mais aussi une des causes
environnementales principales des décès par cancer.»
Emissions industrielles et agricoles
Au lieu d’envisager la pollution polluant par polluant
–diesel, solvants, métaux, poussières- les experts du Circ l’ont envisagée dans
sa globalité. «Notre mission était d’évaluer l’air que chacun respire plutôt
que de focaliser sur certains polluants atmosphériques», détaille Dana
Loomis, médecin du Circ. «Les résultats obtenus vont tous dans la même
direction: le risque de développer un cancer des poumons augmente
significativement chez les gens exposés à la pollution de l’air.» Parmi les
sources de ‘production’ de cette pollution, le Circ énumère les transports, les
centrales électriques à flammes, les émissions industrielles et agricoles, le
chauffage résidentiel et la combustion de matériaux pour faire la cuisine.
Pablo
Bibliographie
Journal : Journal d’environnement
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